Méthode de développement : Cycle en V ou Agilité ? Le guide pour bien choisir

Le point avec Wadi Essafi, Président d’Harington

Mis à jour en octobre 2025 par Emmanuelle Parnois, CMO – tendances et évolutions du développement logiciel

Encart de mise à jour – 2025, le grand retour du pragmatisme

Par Emmanuelle Parnois, CMO chez Harington

En 2025, le débat entre Cycle en V et Agilité n’oppose plus deux camps, mais illustre un nouveau mot d’ordre : le pragmatisme.

Les organisations tech, poussées par l’explosion de l’IA générative, du DevOps et des architectures cloud natives, ont compris qu’il ne s’agissait plus de choisir une méthode, mais de combiner les forces des deux.

Les faits marquants :

  • Les approches hybrides (V + agile) dominent désormais les grands programmes de transformation numérique.
  • L’essor du MLOps et des projets IA a réintroduit une phase de cadrage rigoureuse (héritée du cycle en V), indispensable avant d’entrer dans les itérations agiles.
  • Le time-to-market reste la boussole, mais la qualité et la conformité réglementaire (cybersécurité, IA Act) ramènent la discipline au centre du jeu.

En résumé : le cycle en V a appris à danser avec l’agilité. Et les entreprises performantes sont celles qui ont compris qu’on pouvait être rigoureux sans être rigide.

Le cycle en V, la méthode traditionnelle qui rassure

Le développement traditionnel en cascade, et son fameux cycle en V, continue de faire de la résistance.
Et c’est logique, presque instinctif : notre culture valorise la méthode, la planification et la discipline. Nous aimons les projets où tout est cadré, séquencé, mesurable.
Une approche rassurante pour ceux qui observent, pilotent et contrôlent.

La direction décide, les équipes exécutent, et tout le monde peut suivre les étapes comme dans un manuel.
Résultat : zéro surprise, zéro improvisation, et souvent un résultat maîtrisé.

Les avantages du cycle en V

  • Une vision claire dès le départ : chaque phase découle logiquement de la précédente.
  • Des jalons précis pour mesurer l’avancement.
  • Un modèle idéal pour les projets simples, bien cadrés et peu évolutifs.
  • Une approche rassurante pour les environnements réglementés ou industriels.

Les limites d’une approche trop rigide

Mais voilà : le monde réel, lui, n’attend pas.
Les besoins changent, les utilisateurs évoluent, les concurrents innovent.
Repartir de zéro à chaque ajustement devient un luxe que plus personne ne peut se permettre.

Le time-to-market est désormais la clé.
Rares sont les projets qui peuvent se permettre de prendre des mois (voire des années) avant d’atteindre le marché.
Le cycle en V, s’il n’est pas adapté, risque alors de transformer un projet ambitieux en un chef-d’œuvre obsolète dès sa livraison.

L’agilité : souplesse, rapidité et intelligence collective

Les méthodes agiles se sont imposées parce qu’elles répondent à la réalité du monde numérique : incertitude, rapidité, innovation permanente.
Ce n’est plus une affaire de start-ups; les grands groupes s’y sont mis, parfois à marche forcée.

L’agilité, c’est accepter que tout ne soit pas figé dès le départ, que la vérité du terrain vaille souvent mieux qu’un plan parfait.
Et surtout, que la valeur d’un produit ne se juge pas à son respect du cahier des charges, mais à l’adhésion de ses utilisateurs.

Les principes fondateurs de l’agilité

  • Prioriser la valeur client : livrer ce qui compte vraiment, pas ce qui était prévu initialement.
  • Tester, ajuster, itérer : chaque itération est une hypothèse vérifiée par le terrain.
  • Co-construire avec le client : recueillir son ressenti au fur et à mesure, pas à la fin du projet.
  • Favoriser la collaboration : casser les silos, libérer la parole et encourager la responsabilité partagée.

Une transformation culturelle avant tout

Adopter l’agilité, ce n’est pas seulement changer de méthode : c’est changer de culture.
Cela suppose un leadership au service du collectif, une hiérarchie plus plate, et une information librement partagée.
Autrement dit : passer d’un management de contrôle à un management de confiance.

Et pour les directions habituées au reporting millimétré… disons que le choc culturel peut être aussi vif qu’un sprint sans backlog.

Cycle en V vs Agilité : comment choisir la bonne méthode ?

En fonction de la complexité du projet

  • Projets simples, réglementés, stablesCycle en V
  • Projets innovants, à forte incertitudeAgile
  • Projets stratégiques ou hybrides (ex : refonte d’un ERP)mix des deux

Exemple : une entreprise peut cadrer l’architecture technique selon un modèle en V (rigoureux, documenté), puis développer les modules métiers en mode agile, au fil des retours utilisateurs.

En fonction du time-to-market

Le critère le plus déterminant reste la vitesse de mise sur le marché.
Quand la fenêtre d’opportunité se compte en semaines, l’agilité est reine.
Mais quand la conformité, la sécurité ou la robustesse priment, le cycle en V reprend l’avantage.

L’enjeu n’est donc plus “V contre Agile”, mais “V et Agile, selon le bon dosage”.

Pour conclure ? Jongler avec méthode et agilité pour réussir

L’agilité n’est pas une religion, pas plus que le cycle en V n’est un dogme.
Les deux reposent sur la même ambition : livrer de la valeur.
Le premier le fait par la planification, le second par l’expérimentation.

La clé, c’est de savoir quand être rigoureux, et quand être flexible.


En somme : “penser V, agir Agile”.

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