L’IA générative est désormais dans tous les cycles du développement logiciel. De la génération de code à la documentation, en passant par le refactoring et le test, les promesses sont très alléchantes. Mais qu’en est-il à l’épreuve de la réalité ? Chez Harington, nos développeurs utilisent déjà ces outils au quotidien — voici ce que nous en retenons en pratique, croisé avec les dernières études de référence, dont celles de McKinsey, Google (DORA) et nos propres retours terrain.
Gains de temps : jusqu’à 2 fois plus rapide !
Selon une étude récente de McKinsey, les outils d’IA générative permettent aux développeurs de réduire de moitié le temps nécessaire pour accomplir certaines étapes du développement de produits. Ces gains de temps sont surtout observés pour la rédaction de nouvelles fonctionnalités, le refactoring de code existant (pour en améliorer la maintenabilité), et la documentation technique, notamment lorsqu’il s’agit d’expliquer la structure et le fonctionnement du code pour faciliter sa réutilisation ou son évolution.
Cela rejoint complètement ce que nous constatons sur le terrain chez Harington. L’utilisation de l’IA générative par nos équipes nous a permis de diviser par deux le temps moyen nécessaire pour documenter un module métier. Ce temps gagné est systématiquement réinvesti dans des tâches à plus forte valeur ajoutée comme la conception d’architectures techniques, les revues de code approfondies ou encore l’étude de nouvelles solutions pour nos clients.
5 bénéfices concrets dans nos projets Harington
- Démarrage rapide : fini le syndrome de la page blanche. L’IA suggère une structure initiale dès le prompt.
- Refactoring assisté : l’IA suggère des pistes d’amélioration du code legacy (structure, modularité, performances).
- Tests générés automatiquement : cas de tests unitaires générés pour chaque méthode, à partir du code existant.
- Débogage intelligent : l’IA anticipe des erreurs potentielles et propose des correctifs.
- Documentation continue : description automatique des fonctions, paramètres et logiques métier intégrée dans le cycle CI/CD.
Ce que l’IA ne fait pas (encore) bien
Certes les gains de productivité sont indéniables mais l’IAGen a ses limites en développement logiciel. Les études réalisées et nos retours d’expérience confirment que, si l’IA est performante dans l’automatisation de tâches standards, elle a encore des faiblesses dès que la complexité contextuelle augmente.
Premièrement, l’IA générative ne connaît pas votre Système d’Information. Sans accès à vos règles métier, vos environnements techniques spécifiques ou vos contraintes de sécurité, elle produit souvent des suggestions génériques, peu compatibles avec votre architecture ou vos cas d’usage internes.
Ensuite, la qualité du résultat dépend fortement de la clarté des instructions données. Des prompts ambigus ou incomplets peuvent générer du code incorrect, voire introduire des erreurs ou des incohérences difficiles à repérer immédiatement. C’est une limite soulignée par McKinsey : les développeurs doivent parfois “spoon-feeder” l’IA, c’est-à-dire la guider pas à pas, pour obtenir un résultat exploitable.
Puis l’IA atteint vite ses limites dans le cadre de projets complexes, notamment lorsqu’il s’agit de travailler avec plusieurs frameworks, d’interfacer des systèmes hétérogènes ou de tenir compte de dépendances fonctionnelles croisées.
Expert Harington
C’est pourquoi chez Harington, chaque suggestion issue de l’IA est systématiquement vérifiée, validée et optimisée. Nous considérons l’IA comme un accélérateur, pas une boîte noire. La supervision humaine reste au cœur de notre exigence de qualité.
Le paradoxe de la performance globale
Si l’IA générative a de bons résultats en matière de productivité individuelle, ses effets à l’échelle sont plus nuancés. Le rapport DORA 2023 (DevOps Research and Assessment / Google), révèle que l’adoption de l’IA générative est associée à certains gains, mais aussi à des effets secondaires inattendus.
D’un côté, l’IA contribue à améliorer la qualité de la documentation (+7,5 %), la lisibilité du code et l’efficacité individuelle (+2,1 % en moyenne). Ces chiffres confirment l’intérêt d’outils comme Copilot ou ChatGPT dans les tâches répétitives ou standardisées.
Cependant, l’étude signale également un recul de 7,2 % de la stabilité du code livré et une diminution de 1,5 % de la performance globale DevOps. Ce paradoxe interroge : comment un outil censé améliorer la productivité peut-il dégrader les indicateurs de qualité à l’échelle organisationnelle ?
L’explication avancée par les chercheurs est que l’IA accélère les phases de production (écriture, tests unitaires), mais au détriment des boucles de feedback continues, fondement du DevOps. En d’autres termes, les équipes vont plus vite, mais parfois en court-circuitant des étapes clés comme la revue par les pairs, les validations croisées, ou le monitoring post-déploiement.
Notre réponse chez Harington ? On n’utilise jamais l’IA sans intégrer des checklists de validation humaine, des revues croisées et des tests automatisés.
Comment améliorer les bénéfices et dépasser les limites actuelles ?
McKinsey identifie 4 axes majeurs que nous avons justement adoptés dans nos pratiques chez Harington et que nous sommes en train de généraliser.
- Former les développeurs au prompt engineering + bonnes pratiques IA.
- Aller au-delà du code : utiliser l’IA pour la documentation, l’architecture, les tests, le monitoring.
- Anticiper l’évolution des compétences : réallouer le temps gagné vers des tâches à plus forte valeur.
- Mettre en place des garde-fous : revue humaine, suivi qualité, audit de sécurité.
Et demain ?
L’IA générative ne va pas remplacer les développeurs ! Contrairement à certaines idées reçues ou angoisses, cela relève davantage du mythe que d’une réalité constatée. Toutes les études sérieuses — de McKinsey à GitHub en passant par Google — convergent vers un constat clair : l’IA ne supprime pas les compétences humaines, elle les amplifie.
Bien intégrée, l’IA générative est un accélérateur de qualité, de productivité et de créativité. Elle libère du temps sur les tâches à faible valeur (documentation, tests, refactoring standard) pour permettre aux développeurs de se recentrer sur l’architecture, le produit, et l’innovation.
Chez Harington, c’est exactement ainsi que nous l’utilisons : nos développeurs collaborent avec l’IA au quotidien, mais toujours au service d’une logique fonctionnelle, d’une exigence technique, et d’un objectif produit clair. C’est cette approche augmentée, structurée et éthique qui fait toute la différence — et qui garantit un impact durable, maîtrisé, et orienté résultats.